Le bouddhisme tibétain apparu au XIIIe siècle devient religion d’État de l’Empire mongol au XVIe siècle après la visite du 3e dalaï-lama, Sonam Gyatso. Il éclipse le chamanisme, qui fait l’objet d’une campagne de quasi-éradication. Sous couvert de modernisation, le bouddhisme subit les foudres d’un régime athée proche de Joseph Staline dans les années 1930. S’il n’est plus religion d’État, le bouddhisme tibétain reste aujourd’hui la religion de plus de la moitié des Mongols alors que le chamanisme revient en faveur à partir des années 1990.

Le chamanisme

La religion originelle des Mongols est le chamanisme. Cette religion a été interdite pendant le communisme et les Mongols redécouvrent cette pratique.
Le mot « chaman » vient des Evenk, un peuple sibérien, mais il y a des chamans presque dans le monde entier. Londres, Boston et nombre de villes occidentales abritent des centres chamaniques.
Les chamans pensent que les esprits invisibles sont partout autour de nous, agissent sur nous et gouvernent nos destins. Qu’il soit médecin, prêtre, mystique, psychologue, ancien du village, oracle ou poète, le chaman est l’intercesseur désigné en contact avec la réalité cachée et occupe une position élevée dans sa société.
Le chamanisme n’a pas de définition précise. « On devrait plutôt parler de “chamanismes”, au pluriel.
Les croyances, les pratiques et les rituels varient selon les personnes, précise-t-elle, dans la mesure où la voie pour devenir chaman est avant tout profondément individuelle.
Il existe des similarités : la transe extatique (parfois appelée « voyage de l’âme ») est une caractéristique commune. Mais l’utilisation des objets, le but ultime des rituels et les intuitions spirituelles varient fortement selon les chamans.
À l’époque communiste, toute religion était interdite, chamanisme inclus. Le chamanisme connaît un grand réveil partout sur sa terre natale d’Asie centrale, en Sibérie et en Mongolie. Il nourrit une fringale de spiritualité après soixante-dix ans d’athéisme forcé.
Le chamanisme consiste par-dessus tout à œuvrer pour la communauté. Quand vous devenez chaman, vous êtes responsable du bien-être des gens autour de vous.
Le prix à payer est lourd, d’un point de vue psychologique, ce qui expliquerait la fréquence de l’alcoolisme chez les chamans.
Dans la pensée chamanique, l’univers est un tout unifié – un réseau géant où les humains sont reliés aux montagnes et aux lacs, comme ils le sont les uns aux autres, ainsi qu’à leurs ancêtres.
​Pour nous, nos dieux sont avant tout nos grands-pères et nos grands-mères, qui sont nos anges gardiens. Ce sont des gens réels. Et notre amour pour eux est fort. C’est l’amour des enfants pour leurs parents et des parents pour leurs enfants et petits-enfants. Et cette énergie ne disparaît jamais.